0024-MAG24 Dec - Flipbook - Page 9
© Bruno Levy
Est-ce que l’ensemble de ces événements
vont faire l’objet de retour d’expérience pour
apprendre et se perfectionner ?
B. M-R. : Oui, cela fait un mois que nous préparons des
retours d’expérience et nous les avons présentés à Los
Angeles, qui accueillera les Jeux olympiques et paralympiques en 2028. Il s’agit d’un transfert de connaissance
avec notamment une partie technologique. Il faut arriver
à trouver ce qui potentiellement peut être récurrent et
donc se reproduire lors de prochains événements versus d’autres choses qui étaient spéci昀椀ques à Paris. Nous
avons l’humilité d’y aller pour transmettre les ingrédients
pour livrer des Jeux, mais pas en donneur de leçon.
Vous êtes partis sur une architecture cloud,
est-ce qu’elle a donné satisfaction ?
B. M-R. : Oui, même si dans l’histoire nous avons dû
Le second est lié à la panne Microsoft/Crowdstrike avec
un impact opérationnel car toutes les délégations étaient
arrivées. Par exemple, le centre des accréditations était
devenu inopérant avec des queues qui débordaient sur
les trottoirs. C’est dans ce type de situation que l’on voit la
capacité des équipes à réagir, à ne pas paniquer et les béné昀椀ces d’une préparation en amont. Juste avant la cérémonie
d’ouverture, nous avons eu quelques frémissements dans
le domaine du spectre [radio] avec des incompatibilités de
fréquences avec des réorientations d’antennes. Une fois ce
cap passé, nous sommes entrés dans la compétition et ce
qui prime dans l’IT, c’est la technologie de l’événement avec
des sujets à gérer autour du scoring, de l’a昀케chage.
Avez-vous vu une augmentation des accès aux
sites Web et à la consommation des contenus ?
B. M-R. : Oui, il y a eu une très forte demande d’accès à
nos outils numériques avec une multiplication par 10 ou
15 par rapport aux JO de Tokyo. Cela montre l’appétence
de plus en plus forte pour ces outils. Un autre enseignement est que les utilisateurs consomment de plus en plus
de data. Cela a généré quelques di昀케cultés sur le 昀氀ux des
résultats, mais cela ne s’est pas vu lors des compétitions.
Des situations qui ont demandé aux équipes IT de réagir, de redimensionner et de surveiller. C’est là où l’on voit
l’importance d’avoir un centre des opérations avec la capacité de travailler en équipe. Et il faut miser sur la capacité
humaine à réagir plutôt que de vouloir tout anticiper.
opérer un cloud privé pour gérer les données sensibles
[NDLR : en parallèle du cloud public d’Alibaba Cloud
partenaire du CIO]. L’architecture cloud et les compétences qui vont avec permettent de libérer du temps
d’ingénierie pour se consacrer à autre chose. Un autre
élément qui montre la force de la marque olympique,
nous avons réussi à geler des mises à jour majeures de
certains acteurs pendant la durée des Jeux pour éviter un
risque, comme dans le cadre de Crowdstrike.
Sur les compétences et les ressources
humaines, combien étiez-vous au plus haut
de la compétition et quelle est l’expérience
qu’ils en retirent ?
B. M-R. : Sur l’ensemble du périmètre de la technologie
au moment des Jeux, c’est 5 300 personnes dont le gros
des troupes est venu des partenaires. Environ 1 500 personnes ont participé au pilotage des équipes tech sur l’ensemble des sites. Aujourd’hui, il en reste une trentaine.
Les personnes ont vécu une expérience extraordinaire.
C’est probablement le projet d’une carrière, mais qui
demande un accompagnement fort pour l’après. Paris
2024 a travaillé sur ce sujet en accompagnant notamment
les jeunes, qui veulent majoritairement continuer dans
le sport. Mais au-delà de l’aventure professionnelle, ils
ont vécu une aventure humaine et on sent une véritable
entraide, une ouverture de réseau pour échanger sur les
opportunités et les CV.
SUITE
DE L’ENTRETIEN
9